Dans les villages sahéliens de la Région de Kayes, le maraichage est devenu en trois décennies (1990-2020) une activité à part entière, contribuant à l’autosuffisance et à la diversification alimentaires des populations et au développement des économies rurales.
Le jardinage familial, pratiqué par les femmes au sein des concessions, a progressivement évolué vers l’occupation temporaire des terroirs de décrue sur des parcelles alimentées en eau par des puisards. Puis l’activité s’est organisée sous la forme de Périmètre Maraicher (PM), c’est-à-dire un terrain dédié au maraichage, sécurisé par une clôture, équipé d’infrastructures d’accès à l’eau, et géré par une organisation collective (association ou coopérative) .
Les partenaires des villages ont dès le début contribué à l’amélioration des pratiques existantes par des actions ponctuelles ou plus structurées au travers des différents programmes conduits par Essonne-Sahel (PAPVD et PACEDEL).
Une étude menée en 2012 par Essonne-Sahel a permis d’établir le bilan social, technique et économique de ces périmètres maraîchers, et de lancer des actions de renforcement des capacités de production des périmètres existants.
Depuis, l’activité maraichage est considérée comme un agrosystème dans lequel interagissent des techniques plus élaborées dans l’utilisation de la ressource en eau, dans les modes d’organisation des jardins, avec une diversification des spéculations et une gestion plus rigoureuse. Tournés vers un développement commercial générateur de revenus, les périmètres maraîchers sont aussi des lieux d’acquisition de savoirs et d’autonomisation pour les femmes.